Annoncé au mois de juin 2022, High On Life avait surpris à plus d’un titre de part son univers cartoonesque complètement décalé, mais aussi par son développeur : Squanch Game, derrière lequel on retrouve le tout aussi barré Justin Roiland (co-créateur de la très célèbre série Rick & Morty).
Dès lors, on comprend vite que ce FPS sera empreint d’une identité forte et loin des cadres habituels pour ce jeu disponible Day One sur le Xbox Game Pass et Steam.
T’en prendras bien un peu?
La scène d’introduction vous met directement dans le bain, votre sœur vient vous réveiller alors que vous rêviez dans un jeu pixelisé des années 90 et dans la foulée, elle se tape tranquillement deux rails de coke.
Vous incarnez quant à vous un jeune homme, geek et la tête sur les épaules, à priori…
Elle vous sort du sommeil pour vous annoncer que vos parents sont partis une semaine et qu’elle a besoin de vous pour organiser une super soirée.
Mais tout ne va pas se passer comme prévu puisqu’une horde d’aliens toxicomanes sous le commandement d’un cartel de la drogue, le G3, attaque la Terre avec dans l’idée d’exploiter les humains pour les… fumer puisqu’ils ont sur eux un effet psychotrope…
Votre maison sera finalement téléportée sur une autre planète, mais c’est sans compter sur l’aide d’un ancien chasseur de primes cul de jatte (Gene) et de plusieurs membres d’une espèce alien de pistolet, les Gatlians. Ces derniers ont la particularité de tirer différents types de projectiles par leur rectum. Si si, on vous promet, c’est bien le pitch du jeu.
Le décor est planté, tout de suite on se dit “euh.. je suis où là ?” Et la flopée d’insultes, d’injures, de vilains mots qui va suivre définit High On Life: décalé !
Mais cette absurdité une fois comprise, on se rend rapidement compte que cet univers et cette ambiance sont cohérents.
Et c’est tout au cours du jeu que cet univers déjanté vous accompagnera, de part des dialogues complètement inattendus et jamais vus, d’une vulgarité sans nom ou encore de scènes plus cocasses les unes que les autres. Par exemple, un pnj vous proposera de vous vendre du sperme alien, un autre vous fera gélatiner (chier dessus en somme) pour vous masquer des ennemis et bien d’autres que nous vous laissons découvrir. On notera aussi le nom de certains boss comme “Tétonlon” qui ,figurez-vous, porte une tenue mettant en évidence… ses tétons !
Déjanté mais plutôt réussi visuellement
Le style cartoonesque choisi confine les graphismes et les décors à cet univers. Sans être saisissant ni somptueux, ils sont réussis. On reste donc dans la veine de cohérence suivie par l’équipe de développement.
Les décors restent malgré tout variés puisque nous aurons à visiter plusieurs mondes et plusieurs chapitres. Vous évoluerez entre autres dans des milieux urbains, dans une jungle, dans un désert, etc…
Précisons qu’au gré de la progression de notre héros et de son équipement, vous serez amené à revisiter certains mondes pour évoluer dans des lieux qui vous étaient auparavant inaccessibles.
Les cinématiques sont également sympathiques.
Durant notre test on aura constaté 2 ou 3 bugs graphiques, notre personnage trop aventureux s’étant retrouvé bloqué dans des éléments de décor mais fort heureusement pas irrémédiablement.
Quant aux ennemis et autres PNJ visibles dans le jeu, on reste dans le style dessin animé mais ils sont tous plutôt originaux et variés.
Carton jaune, voir presque rouge !
High On Life est un jeu en anglais avec sous titre.
On est déjà un peu fâché de ne pas avoir un doublage en version française tant les dialogues sont croustillants, absurdes et drôles. Mais comme si cela ne suffisait pas, les sous titres français sont dans une police bien trop petite et de fait très difficile à lire. En outre les sous titres s’enchaînent parfois trop vite et parfois même ils s’imbriquent les uns au- dessus des autres sans aucune logique.
Non seulement on perd le fil de l’histoire et des dialogues, mais en plus avec les yeux concentrés sur le texte, on manque l’image… On est donc doublement frustré car l’absurdité des dialogues,le loufoque des situations et des conversations des protagonistes, c’est l’ADN de ce jeu.
On espère donc très justement qu’une version française verra le jour et que le cas échéant, une mise à jour rendra les dialogues bien plus lisibles, d’autant plus que des dialogues il y en a tant notre héros et ses compagnons Gatliants sont bavards.
Une jouabilité maîtrisée
C’est la grosse surprise de ce titre. Ce FPS, sans être une référence du genre, est plutôt très bon.
On se surprend même à avancer comme dans un call of duty en se dissimulant derrière toutes sortes d’abris, en visant les têtes et en finissant nos ennemis au corps à corps.
High On Life est riche de diversité dans son gameplay, notamment grâce aux différentes armes que vous allez acquérir au cours du jeu.
On commence avec Kenny qui est l’arme de base du jeu, viendront ensuite Sweezy, Gus, Creature et enfin Lezduit.
Pour le corps à corps vous avez un couteau déjanté qui sert aussi de grappin : Knifey.
Ce dernier a la particularité d’adorer le sang qu’il projette à l’écran tout en commentant ses meurtres de façon jubilatoire.
Cependant, bien que bourrin, il faut aussi réfléchir dans ce jeu. En effet, l’aspect plateforme du jeu est là aussi maîtrisé.
Votre héros, en fonction de son équipement, pourra accéder à d’autres lieux dans des mondes que vous aviez déjà en partie explorés.
La réflexion se fera sur l’arme à choisir pour abaisser une plateforme ou accéder à une autre. Il vous faudra combiner rapidement une première arme puis une seconde.
Enfin, vous aurez à affronter plusieurs boss. Sans être trop compliqués, ils n’en restent pas moins difficiles à vaincre. En effet, il vous faudra choisir judicieusement vos armes, chacun d’entre eux ayant plusieurs phases. Il faudra donc jongler entre un savant mélange de stratégie et d’attaque.
De même, vos armes et équipements vous permettront de récupérer tout un tas de collectibles divers et variés : des coffres qui vous donneront dans de très rares cas des objets ou améliorations pour vos armes et plus régulièrement des pesos ; monnaie dans le jeu qui vous sert à acheter des améliorations pour vos armes et votre personnage.
Vous pourrez également récupérer des cartes collectionnables dont certaines ressemblent à nos “Crados” de l’époque (nostalgie).
Toute cette cohérence dans la jouabilité rend le titre de Squanch Game très plaisant à jouer.
Comptez entre 12 et 20 heures pour terminer le jeu. Un peu plus si vous recherchez l’ensemble des collectibles.
Alors, accroc ou pas ?
On doit l’avouer, High On Life est un jeu particulièrement addictif.
Son univers déjanté, ses dialogues d’une autre dimension, graveleux, absurdes et drôles lui donnent un charme fou, parachevé par une jouabilité presque irréprochable.
Son atout principal reste son identité forte, on peut se féliciter de l’existence d’un tel jeu complètement hors moule, loin de la bien pensance qui prédomine dans notre société actuelle.
On imagine fort bien Justin Roliand et les développeurs de Squanch Game tendent fièrement le majeur et dire “on existe et on vous emmerde !”.
High On Life n’est pas un jeu pour les enfants, c’est principalement un jeu pour les adultes un peu pervers qui ont les fils qui se touchent et qui aiment l’humour décalé.
Alors oui, on concède que c’est un titre clivant que l’on adore ou que l’on déteste et que la lecture de ces satanés sous-titres est un véritable désastre qui fait d’ailleurs perdre beaucoup de points à ce jeu, mais que ça fait du bien de se voir proposer un titre complètement différent des blockbusters actuels.
Pour nous une vraie réussite que Microsoft a su positionner dans son catalogue Xbox GamePass “Day-One”.
Le succès rencontré par le jeu semble confirmer notre ressenti plus que positif.
On terminera dans la veine de High On Life avec des mots que Kenny aurait pu prononcer :
“Faites pas chier, sortez vous les doigts et jouez à cette putain de pépite qu’est High On Life !”.
Nous lui attribuons la note de 15 sur 20
Test réalisé sur PC, Xbox Séries X et Séries S via GamePass par la rédaction de GameMasters
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