Sorti en janvier 2021 sur Xbox Series et PC puis en septembre 2021 sur PS5, The Medium, développé par Bloober Team était annoncé depuis 2012. Sa sortie avait été reportée, faute de meilleure technologie. Une technologie de double réalité que le studio a brevetée. A l’occasion de son arrivée dans le catalogue de jeux des abonnements PS+ Extra et Premium, la rédaction de Game Masters a choisi de vous livrer ce test sans spoils. 

It all starts with a dead girl 

Marianne, une jeune femme qui semble perturbée, relate une histoire : “Tout commence par une petite fille morte”, tels sont les premiers mots de son récit. Ce préambule fait vite place à un flashback. 

Cracovie 1999, Marianne prépare les funérailles de Jack, son père adoptif. Alors qu’elle est au funérarium pour les derniers ajustements vestimentaires de Jack, elle a une vision : Son esprit se scinde alors en deux et aide Jack à “partir”. Marianne a ce pouvoir de vivre dans deux réalités : le monde réel et le monde des esprits. Un don ? Une malédiction ? Elle reçoit un étrange appel de Thomas qui lui explique qu’il sait ce qu’elle vit, ce qu’elle éprouve et qu’il peut apporter les réponses qu’elle cherche depuis toujours. Il lui demande de la rejoindre à Niwa. Quand elle y arrive, elle y découvre un complexe hôtelier abandonné. Dans une vision, elle y trouve Sadness, une petite fille morte qui lui demande de retrouver un certain Richard. Dans sa quête pour retrouver Richard et surtout Thomas, elle apprend qu’une affreuse tragédie s’est déroulée dans cet hôtel. Dans le monde des esprits, elle se retrouve confrontée à une entité, The Maw, une créature née de la honte et de la rage qui fait office de Nemesis. Entre fuites, enquêtes et affrontements, Marianne finit par retrouver Thomas qui, comme il l’avait annoncé, éclaire les zones d’ombre du passé de Marianne.

J’existe dans deux mondes sans réellement vivre dans l’un des deux

The Medium se présente comme un survival horror à la troisième personne. Avec ce titre, le studio polonais Bloober Team, spécialiste des atmosphères anxiogènes, se risque à un récit ancré dans l’histoire moderne de la Pologne, les traumatismes de tout un peuple ainsi que ceux, plus intimes, des personnages. 

L’un des intérêts du gameplay réside dans la cohabitation ou l’alternance entre les deux mondes dans lesquels vit Marianne et dans l’histoire envoûtante tant par son ambiance gênante que par ses protagonistes charismatiques. 

En effet, quand elle se trouve en présence d’esprit, l’écran se scinde en deux, horizontalement ou verticalement, pour communiquer avec eux ou pour progresser dans l’histoire. Chaque mouvement dans l’un des mondes est exactement identique à celui de l’autre monde. Pour pouvoir avancer dans le jeu, Marianne a la possibilité d’évoluer dans le monde spirituel en effectuant une projection extracorporelle, permettant ainsi d’accéder à des espaces qui n’existent plus dans le monde réel. Pour résoudre les énigmes qui l’amèneront à comprendre les évènements de son passé, Marianne trouvera des indices dans l’un ou l’autre de ces deux mondes. Certaines actions sont possibles uniquement dans l’une ou l’autre des réalités mais impactent les deux mondes. Une légère complexité est apportée avec la différence de commandes entre les deux mondes. Les échos, les visions, les fragments mémoriels ainsi que les documents collectés seront utiles pour la compréhension du passé des protagonistes. Elle peut passer d’un monde à l’autre et pour cela elle traverse des miroirs. Le regard ainsi attiré par ces miroirs, les passages de Marianne devant ceux-ci se remarquent par l’apparence de la Marianne du monde spirituel dans le reflet. 

Pour pouvoir accéder à certaines zones d’ombres de ce passé, un passage dans le corps de Thomas sera nécessaire. Il possède le même pouvoir que Marianne. Thomas pourra “entrer” dans des tableaux pour y trouver des indices. A chaque passage dans ces tableaux, ces indices évoluent. 

Thomas et la Marianne du monde alternatif ont un pouvoir supplémentaire : l’énergie spirituelle. Cette énergie permet de venir à bout de quelques énigmes pour recharger des générateurs, pour se libérer de monstres ou encore pour utiliser un bouclier protecteur par exemple. Pour recharger cette énergie spirituelle, ils devront trouver les fontaines spirituelles cachées çà et là dans le monde des esprits. Le niveau d’énergie spirituelle est représenté par une illumination de leurs bras. Les énigmes à résoudre sont assez simples, à la limite du point & click. 

Le deuxième intérêt réside dans l’utilisation de la DualSense. Les capacités de la manette y sont parfaitement exploitées. Les vibrations sont présentes pour marquer la peur du personnage (les battements de cœur se ressentent dans la DualSense), la pluie qui tombe, l’orage qui gronde, le passage en mode vision ou encore l’approche des ennemis. Les vibrations s’intensifient quand l’ennemi repère Marianne. Les sons des échos, des visions et des fragments mémoriels sortent de la DualSense pour marquer le caractère surnaturel de ces évènements. Les vibrations oscillent de gauche à droite et inversement sur certaines actions, augmentant ainsi l’effet surprenant. Quand Marianne doit courir, une tension dans la gâchette se fait sentir. Elle se durcit quand Marianne doit utiliser son énergie spirituelle. Les couleurs du pad changent et clignotent. La promesse de Bloober Team d’une utilisation parfaite de la manette a bien été respectée.  

La plupart des gens passent leur vie à ne voir qu’une fraction de notre réalité

Pour les graphismes, l’absence de ray tracing est indéniable et le joueur est limité à du 30 fps. Mais le jeu propose des graphismes très réalistes qui font clairement transparaître les inspirations de Silent Hill qui collent parfaitement avec l’ambiance du jeu. Les reflets dans les flaques d’eau, les détails du bois du parquet ou encore les variations de la lumière sur les carreaux de carrelage augmentent ce réalisme.  Les couleurs ocres, rouges, gris foncés et sombres offrent un univers angoissant. Le monde des esprits est très largement inspiré du travail de l’artiste surréaliste et photographe polonais Zdzilaw Beksinski, reconnu dans le monde entier pour être spécialisé dans les visions très détaillées de mort et de décomposition. Les paysages sont à la fois troublants et d’une beauté obsédante. 

Si un lieu a une histoire à raconter, je suis là pour prêter l’oreille 

L’ambiance anxiogène de The Medium est très fortement renforcée par une bande son co-signée par Arkadiusz Reikowski et Akira Yamaoka. Reikowski est connu pour avoir travaillé sur des jeux d’horreur tels que Blair Witch ou encore Layers of Fear. Yamaoka quant à lui est célèbre pour ses compositions pour la série des Silent Hill. Leurs compositions musicales omniprésentes dans le jeu ne peuvent pas passer inaperçues tant elles sont parfaitement adaptées à ce titre. 

L’avis de Game Masters

Bloober Team avait promis un gameplay original et oppressant ainsi qu’une optimisation de la DualSense : promesse tenue. La technologie brevetée par le studio est parfaitement exploitée. The Medium propose une histoire prenante avec un concept de mondes parallèles évoluant simultanément. Bien que la jouabilité soit assez simpliste, le joueur prend plaisir à explorer ces deux mondes. La Dualsense et la bande son spectaculaire apportent une atmosphère angoissante. Une petite dizaine d’heures sont nécessaires pour terminer complètement le jeu.

La rédaction de Game Masters a décidé de lui accorder la note de :

Les images sont des captures réalisées lors du test du jeu sur PS5 par la rédaction de Game Masters.

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